Résilience climatique

L’Allemagne appuie un projet de protection des sols en Tunisie

29.10.2025, 10:26

Avec un taux de matière organique dépassant rarement 2 pour cent, les sols perdent leur fertilité et leur résistance face aux aléas climatiques.

La Tunisie a lancé, avec l’appui de l’Allemagne, un projet visant l’application des innovations en santé de sol et agroécologie sur 3 000 hectares. Dénommé « Innovations pour la santé des sols et l’agroécologie » (Soil Matters), ce projet est financé à hauteur de 2,3 millions d’euros par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ). Il sera mis en œuvre jusqu’au mois d’avril 2028 par l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) en partenariat avec l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) relevant du ministère tunisien de l’Agriculture.

Le Soil Matters favorisera l’amélioration des capacités de 2000 agriculteurs, dont 18 pour cent de femmes, outre la facilitation de l’accès des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) aux financements. Le Soil Matters Tunisie fait partie du programme global « Soil Matters » déployé également dans cinq autres pays (l’Inde, le Kenya, l’Éthiopie, le Madagascar et le Cameroun) moyennant un financement total de 20 millions d’euros. Il s’inscrit dans le cadre de l’initiative spéciale du BMZ « Transformation des systèmes agroalimentaires » (AGER) visant à permettre à tous les individus de jouir du droit à une alimentation sûre, suffisante et équilibrée.

En Tunisie, la dégradation des sols constitue l'un des défis majeurs pour la sécurité alimentaire, le développement économique et la résilience climatique, selon la GIZ. Avec un taux de matière organique dépassant rarement 2 pour cent, les sols perdent leur fertilité, leur capacité de rétention d'eau et leur résistance face aux aléas climatiques, entraînant une baisse de productivité agricole et une menace pour la stabilité sociale. Les rapports climatiques nationaux confirment une forte vulnérabilité, aggravée par la hausse des températures, la baisse des précipitations, la salinisation, l'appauvrissement en nutriments et des pratiques agricoles non durables. Sans action, 30 à 50 pour cent des terres pourraient être dégradées d'ici à 2050.