Conflits

Des donateurs exigent une trêve humanitaire à El Fasher au Soudan

18.08.2025, 11:34

Les trente donateurs rappellent que toutes les parties au conflit doivent protéger les civils au Darfour et au Kordofan, avertissant que cette tragédie ne peut perdurer.

Trente donateurs internationaux, essentiellement européens rejoints par le Canada et le Japon, ont appelé à une pause humanitaire d’urgence à El Fasher, au Soudan, pour secourir des centaines de milliers de civils pris au piège des combats et du siège. Assiégée par les Forces de soutien rapide (FSR), la ville du Darfour du Nord est coupée de toute voie d’approvisionnement, selon l’appel. Depuis plus d’un an, aucune aide vitale n’y parvient, contraignant même les cuisines communautaires à fermer faute de denrées. Les donateurs exhortent les FSR et leurs alliés à lever le siège, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils demandent une pause pour garantir un accès humanitaire rapide et sûr, ainsi que le passage sécurisé des civils souhaitant quitter la zone.

Les donateurs exhortent les forces armées à permettre à nouveau l'acheminement de l'aide humanitaire

L’appel dénonce de graves violations contre les civils, allant des violences sexuelles aux attaques contre les infrastructures civiles, comme les hôpitaux. Il fait état de personnes tuées en tentant de fuir la ville, s’ajoutant aux nombreuses victimes déjà recensées dans les camps de déplacés. L’appel s’adresse également aux Forces armées soudanaises pour qu’elles acceptent cette trêve. Les donateurs les exhortent à lever les entraves bureaucratiques et à ouvrir les points de passage d’Adré pour permettre la livraison de l’aide et faciliter le travail des organisations humanitaires.

La famine, confirmée en août 2024 dans les camps de déplacés, s’est étendue. La flambée des prix alimentaires et l’augmentation des cas de choléra aggravent la malnutrition, qui aurait fait plus de 60 morts au début du mois, d’après l’appel. Il relève que des conditions de famine, similaires à celles de Darfour, touchent aussi le Kordofan. Tout en rappelant les engagements de Djeddah, les signataires évoquent l’enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre et insistent sur la nécessité d’établir les responsabilités.