Entrepreneuriat féminin
Niger : Des couturières promeuvent l'hygiène menstruelle durable
22.08.2025, 08:23
Au Niger, où la précarité menstruelle est un problème qui affecte de nombreuses filles et femmes, 30 jeunes filles dans la capitale Niamey (sud-ouest) se sont lancées dans la confection de serviettes hygiéniques réutilisables, et ce, grâce à une formation en la matière et à dix machines à coudre offertes par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Les bénéficiaires « sont appelées à devenir des ambassadrices de l'hygiène menstruelle durable, tout en démontrant le potentiel de l'entrepreneuriat féminin à Niamey », a indiqué l’agence onusienne spécialisée.
La formation dispensée à celles-ci « répond à un double objectif : celui de valoriser l'hygiène menstruelle durable, un enjeu de santé publique souvent négligé, et celui de développer des activités génératrices de revenus pour ces jeunes entrepreneures en herbe », a-t-on ajouté.
En Afrique subsaharienne, faute de production locale, des pays importent les protections hygiéniques, comme les tampons, à des prix élevés. Pour de nombreuses femmes, ces produits restent financièrement inaccessibles.
La précarité menstruelle entrave l’accès des filles à l’éducation
En plus, dans de nombreux pays de la sous-région, les menstruations sont entourées de silence, de stigmatisation et de désinformation en raison des tabous et des barrières socioculturelles.
La précarité menstruelle constitue, en Afrique subsaharienne, un obstacle entravant l’accès des filles à l’éducation, entraînant leur absentéisme et leur décrochage scolaire dans certains cas.
Selon l'Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), la précarité menstruelle désigne l’incapacité à se procurer et à accéder aux produits menstruels, aux installations sanitaires et d’hygiène, ainsi qu’à l’éducation et à la sensibilisation pour gérer la santé menstruelle.
En rendant les produits menstruels gratuits ou d’un coût abordable, en généralisant l’accès à des installations sanitaires sûres dans les écoles et les lieux de travail et en faisant évoluer les normes sociales pour lutter contre la stigmatisation, nous pouvons mettre fin à la précarité menstruelle, souligne ONU Femmes.