Hygiène menstruelle

Des ados confectionnent des serviettes hygiéniques réutilisables

13.11.2025, 11:33

Importées à des prix élevés, les protections hygiéniques comme les tampons restent financièrement inaccessibles pour de nombreuses filles et femmes en Afrique subsaharienne.

Au Mali, où la précarité menstruelle est un problème qui affecte de nombreuses filles et femmes, 135 adolescents (filles et garçons) ont été formés à la confection artisanale de serviettes hygiéniques réutilisables, dans le cadre d’une initiative visant à répondre à l’absentéisme scolaire lié aux règles.

La formation, dispensée dans des écoles à Fana, à Kati et à Ouélessébougou (sud), est initiée par la Croix-Rouge Malienne (CRM). « Avant, je restais à la maison chaque fois que j'avais mes règles. Maintenant, je n’ai plus honte, je vais à l’école comme les autres. J'ai appris à fabriquer des serviettes hygiéniques et j'apprends aussi à mes amies à en faire », a témoigné Aminata (16 ans), citée par la CRM.

La formation est une « réponse à un enjeu silencieux, l’absentéisme scolaire lié aux règles », a indiqué l’organisation humanitaire, ajoutant que « chaque fille mérite d'apprendre en toute dignité ». Elle vise à redonner confiance aux adolescentes, à favoriser leur épanouissement et à contribuer à leur maintien à l’école, a-t-on ajouté. L’initiative fait partie du projet « Santé des Adolescent(e)s au Mali » (2021-2026) financé par le gouvernement du Canada, et mis en œuvre à Fana, à Kati et à Ouélessébougou.

La précarité menstruelle constitue, en Afrique subsaharienne, un obstacle entravant l’accès des filles à l’éducation, entraînant leur absentéisme et leur décrochage scolaire dans certains cas. Faute de production locale, des pays de la sous-région importent les protections hygiéniques, comme les tampons, à des prix élevés et inaccessibles pour de nombreuses femmes. En outre, les menstruations y sont entourées de silence, de stigmatisation et de désinformation en raison des tabous et des barrières socioculturelles.